Colloque Le français parlé dans les médias

6e édition : Pratiques langagières non standardisées, attitudes et représentations dans les formats médiatiques oraux associés au divertissement

Lieu : 91e Congrès de l'ACFAS, Université d'Ottawa (Canada)

Dates : 13, 14 et 15 mai 2024

Comité organisateur :

  • Kristin Reinke (Université Laval, Québec)
  • Guylaine Martel (Université Laval, Québec)
  • Wim Remysen (Université de Sherbrooke)
  • Luc Ostiguy (Université du Québec à Trois-Rivières)
  • Ann-Frédérick Blais (Université Laval, Québec)
  • Gynette Tremblay (Université Laval, Québec)

Appel à communications

Ce colloque aborde les enjeux sociaux reliés aux pratiques langagières dans les formats médiatiques oraux associés au divertissement et les relations complexes entre ces derniers et les publics auxquels ils s’adressent. Si la langue de l’information est relativement bien étudiée sous l’angle d’une norme endogène dans des régions de la francophonie telles que le Québec, on ne peut pas en dire autant des formats médiatiques oraux associés au divertissement, qui se caractérisent par une plus grande diversité de pratiques langagières. D’un côté, on y observe des productions où le poids de la norme standard, souvent associée au français des Parisiens cultivés, continue à se faire sentir. C’est notamment le cas des films doublés où des productions dans un français « normatif » (terme employé par le milieu) sont encore la règle, et ceci dans plusieurs régions de la francophonie, tout en faisant réagir certaines personnes qui souhaitent reconnaître leur propre culture dans ces produits. De l’autre côté, certaines productions semblent laisser libre cours aux pratiques non standardisées, par exemple les émissions de téléréalité, provoquant également des réactions négatives. Ainsi, les pratiques langagières des candidat·e·s de la téléréalité québécoise Occupation double qui s’écartent de la norme standard sont l’objet de vifs discours épilinguistiques dans la sphère médiatique et entraînent chez eux un sentiment de honte, voire d’insécurité linguistique. Quels que soient les choix langagiers des équipes de production, ceux-ci ne sont pas sans conséquences sociales : le choix du français « normatif » suggère que les autres variétés de français n’ont pas leur place dans la sphère médiatique; le recours à un français socialement ou géographiquement plus marqué attire la critique de certains auditoires.

L’objectif de ce colloque est de réunir des chercheur·ses qui s’intéressent aux français dans les formats médiatiques oraux associés au divertissement, p. ex. talk-shows, téléréalités, téléséries, téléthéâtre, balados, spectacles d’humour, cinéma (incluant le doublage), vidéos diffusés sur des plateformes numériques comme YouTube. L’angle privilégié est la description des pratiques langagières non standardisées et des attitudes et des représentations entretenues à leur endroit. Ayant constaté un intérêt marqué pour certains formats médiatiques qui se caractérisent par le côtoiement des formes standard et non standard, l'appel à communications est ouvert à ces productions hybrides, à la frontière du divertissement et de l'information, de l'oral et de l'écrit. Nous voulons notamment nous pencher sur des questions telles que :

  • Dans quelle mesure les formats médiatiques oraux associés au divertissement reflètent-ils toute la diversité langagière observée dans la communauté?
  • Est-ce que certaines pratiques sont propres à un ou à des formats? Dans quelle mesure certaines pratiques langagières sont-elles, selon les formats, différentes d’une communauté à l’autre? 
  • Comment certaines pratiques langagières non standardisées sont-elles reçues par les publics en fonction des formats? Quels effets sont engendrés par leur utilisation? En quoi ces pratiques langagières nous renseignent-elles sur les attitudes qu’une communauté entretient par rapport aux variétés de langue?
  • Comment les pratiques langagières non standardisées sont-elles gérées, de façon implicite ou explicite, dans les productions? Ces pratiques font-elles l’objet de commentaires explicites de la part des personnes intervenant dans le cadre d’une même émission, par exemple?
  • Les productions associées au divertissement contribuent-elles à légitimer l’usage des variétés non standardisées? Si oui, comment?
  • Comment les usages langagiers non standardisés s'insèrent-ils dans les productions médiatiques traditionnellement définies par des usages standards? Comment les usages langagiers non standardisés participent-ils à la reconceptualisation de produits médiatiques? Quelle est la contribution et les effets de ces variations langagières dans la transformation de certains formats médiatiques?

Ce colloque s’adresse aux chercheuses et chercheurs incluant les étudiant·e·s aux cycles supérieurs en sciences du langage, mais aussi d’autres disciplines concernées par les thèmes proposés, telles que la traductologie, les sciences de la communication ou les études cinématographiques. Les présentations se feront en présence. Il est de la seule responsabilité des participant·e·s d’obtenir les documents requis pour entrer au Canada.

Faites-nous parvenir une proposition de communication d’au plus 1 500 caractères (espaces comprises) et dont le titre comporte un maximum de 180 caractères, d’ici le 10 janvier 2024, à l’adresse électronique suivante : copral@ulaval.ca.